La journée du 24 aout 79 après J.C, commença par une éruption imprévue du Vésuve. Personne ne comprit ce qu’il se passait. Un évènement semblable ne s’était jamais vu, une immense colonne de fumée se levait sur des kilomètres jusqu’à arriver sur la ville en la recouvrant complètement, en obscurcissant le ciel de cette étrange pluie de petits cailloux légers et poreux, encore chauds.
La stupeur laissa rapidement place à la peur puis à la panique. Ce qui arriva à Pompéi durant ses 24 heures où la ville fût investie à plusieurs reprises par la furie du volcan, a été reconstruit avec patience, après un long travail de fouilles et de recherches.
Aujourd’hui les ruines de Pompéi sont certainement une des principales attractions touristiques d’Italie. La visite de ce lieu archéologique est supérieure à la passion de l’art et de l’histoire, capable d’attirer les amants du mystère, des rites et des cultes de populations lointaines de plusieurs siècles, mais aussi, si proche de nous «physiquement».
Conseils sur Pompéi
Pour la visite de Pompéi, prévoyez une bonne journée, de bonnes chaussures, mais aussi un guide, sans lequel vous pourriez passer à côté de beaucoup de détails. Il est possible de louer un audioguide à l’entrée du site. Un petit appareil permet d’écouter des commentaires sur les monuments et les maisons les plus importants. Un plan permet de trouver les endroits pour lesquels il y a des commentaires et une balise. C’est un moyen aisé de découvrir le site.
Une fresque découverte en 1879 dans la Maison du Centenaire à Pompéi, conservée au Musée National de Naples, représente Bacchus tenant une énorme grappe de raisin noir, au pied d’une montagne isolée, qui serait le Vésuve. Avant ce malheureux jour de 79, ce volcan ne semblait pas être un danger pour les pompéiens.
Il était entouré de vignes et son sommet était couvert de bois riches en gibier. Le mot “Vesuvinum” était souvent placé sur les amphores à vin pompéiennes et des têtes de sanglier décoraient plusieurs cuisines.
Fondé par les Osques, Pompéi se dressait sur un contrefort formé par une coulée de lave préhistorique et sillonné par le Sarno, le fleuve qui permettait aux gens qui habitaient sa vallée de réjoindre aisément la mer.
Les premiers témoins fiables de la fondation de Pompéi, représentés par des murs d’enceinte en blocs de lave et des groupes de maisons, datent de l’époque comprise entre les VIIe et VIe siècles av. J.-C., mais des objets en céramique et des armes en pierre témoignent que ces lieux étaient peuplés dès l’âge du bronze et du fer (VIIIe s. av. J.-C.). Le territoire de Pompéi subit d’abord la dominance des Grecs, qui régnaient sur le golfe de Naples, puis des Etrusques, seigneurs de l’arrière-pays, puis encore des Grecs (474-425), après la défaite des Etrusques à Cumes. A la fin du Ve s. av. J.-C., Pompéi fut conquise par les Samnites, venus des montagnes de l’Irpinia et du Samnium. Pompéi en subira l’influence pendant plus de trois siècles, jusqu’au début de la conquête de la Campanie par les Romains (fin IIIe s. av. J.-C.).
La ville fut prise, mais elle garda ses institutions et sa langue. En 89 av. J.-C., Lucius Silla l’assiégea et l’occupa. Neuf ans plus tard, en 80 av. J.-C., Pompéi devint une colonie de Rome et en assimila la langue, les coutumes, l’architecture. En 62 ap. J.-C., elle fut en partie détruite par un tremblement de terre.
Les travaux de reconstruction commencèrent bientôt. Pompéi était une ville en plein essor, qui comptait 20000 habitants environ, lorsque, le 24 août 79, le Vésuve se réveilla et la détruisit, tout comme Herculanum et Stabies. Dans une célèbre lettre à Tacite, Pline le Jeune nous a laissé le récit de l’éruption du Vésuve et de la mort tragique de son oncle, dont il était l’hôte, Pline le Vieux, naturaliste et commandant de la flotte de Misène.
Une couche de 6-7 mètres de cendres et de lapilli ensevelit la ville. La plupart de ses habitants périrent alors qu’ils s’enfuyaient, sur la route pour Stabies et Nocera, ou bien ils étouffèrent dans les souterrains de leurs maisons. Giuseppe Fiorelli, directeur des fouilles en 1840, fit plusieurs calques en versant du plâtre liquide dans les formes des cadavres gravées dans la couche de cendre qui les avait ensevelis. Ils témoignent à jamais de cette tragédie. Pompéi fut oubliée jusqu’au XVIe s.
Entre 1594 et 1600, lors de la construction d’un canal pour porter les eaux du Sarno à Torre Annunziata, on perça la colline de la “Civita” et on découvrit des ruines et des inscriptions.
Pourtant les premières fouilles ne commencèrent qu’en 1748, pendant le règne de Charles de Bourbon.
Au XIXe s., on mena des fouilles importantes.
Entre 1806 et 1832, elles mirent au jour la plupart des édifices publics du Forum et certaines des maisons les plus remarquables, comme celle de Pansa, celle du poète tragique et celle du Faune.
En 1860, la direction des fouilles fut confiée à Giuseppe Fiorelli, qui fit faire des recherches systematiques. Il se chargea également de la restauration et de la protection des pièces retrouvées.
En 1924, après la première guerre mondiale, les fouilles furent confiées à Amedeo Maiuri, qui s’y consacra jusqu’à sa mort avec passion pendant presque quarante ans.
Les trois cinquièmes de la ville, qui s’étend sur 66 hectares avec un périmètre de murs de 3220 m. ont été mis au jour. Ils récelaient non seulement des édifices, mais aussi des décorations originales et des objets. A partir de son réseau routier, les archéologues ont divisé Pompéi en 9 régions, les régions en insulae et ils ont donné un numéro progressif aux entrées de tous ses immeubles.